Les cigarettiers sont-ils les bienvenus dans le monde du vapotage ?
La grand-messe de la vape professionnelle s’orchestre une fois de plus en France avec le prochain salon de la cigarette électronique qui se tiendra à Paris, preuve que le développement de ce secteur si particulier continue malgré des attaques médiatiques sans précédent.
L’ombre au tableau c’est la présence des cigarettiers dans ce monde du sevrage officieux. Les autorités en ont peur et on les comprend. Avec un historique comme le leur, difficile de leur faire confiance. C’est d’ailleurs ce qui fait défaut en ce moment à une société américaine qui est accusée avec son investisseur Altria, le fabricant de Marlboro, de pousser les jeunes dans une nouvelle forme d’addiction.
Certains acteurs de ce marché pensent qu’il est important de conserver une position morale sur la présence de l’industrie du tabac dans le monde de la vape, une présence que l’on pourrait qualifier volontiers de malsaine. En effet, comment une société qui fabrique des cigarettes de tabac, tuant prématurément un fumeur sur deux, peut-elle s’inscrire pas dans une démarche de santé publique ? Qu’un cigarettier se tourne vers des produits à nocivité réduite est dans l’absolu une très bonne chose, cela montre que les vapoteurs ont réussi à faire changer de cap de gros paquebots endormis dans une mer de dollars. Et ce sont de petites sociétés françaises, avec leurs contraintes écrasantes, qui ont permis cela, en consacrant toute leur énergie à développer un commerce qui a du sens et de manière entièrement autonome.
La roue tourne. Que l’industrie du tabac veuille s’insérer dans la vape, très bien. Mais il faut que les autorités continuent de soutenir les fabricants indépendants, ceux qui font du sevrage tabagique leur objectif commercial. Car ne l’oublions pas, la vape est née des créateurs d’e-liquides, de matériel, des boutiques physiques, des forums, des blogs, et demain, pourquoi pas, prendre une nouvelle dimension via des buralistes sérieux et spécialisés qui amorcent réellement une transition. Cette vapoteuse tire sa force du lien social et du sens profond donné à une démarche de sevrage tabagique, il est important de préserver cela.
On entend souvent dire qu’une vape, qu’elle provienne d’une société X ou Y, reste une vape, peu importe qui la fabrique. Un argument difficile à avaler. Quand on passe un demi-siècle à fabriquer sciemment le produit de consommation le plus dangereux au monde, et que l’on continue de le faire aujourd’hui, on ne peut pas prétendre vouloir du bien à ses clients. Cela ne fait aucun sens.
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